Diagnostic, Recherche & Développement

Une technique de pointe

Un outil de gestion intégrée et de suivi de la biodiversité aquatique

Le cycle de vie des poissons osseux comporte une phase de dispersion océanique suggérant une biodiversité marine importante à l’état larvaire. Cette phase leur permet de coloniser de nouveaux habitats et favoriserait ainsi la connectivité entre les populations et donc la sauvegarde de l’espèce.

Au dernier stade de la phase océanique, celui de post-larve,

les individus deviennent actifs et rejoignent l’habitat côtier les nuits autour de la nouvelle lune. C’est au cours de cette installation que survient une très forte mortalité : en effet, il est estimé que plus de 95% des post-larves disparaissent au moment de l’arrivée sur l’habitat côtier. La forte prédation, la pollution, les changements physiologiques et la dégradation des habitats sont à l’origine de cette mortalité qui contribue à réduire la biodiversité.

Certains crustacés, dont certaines crevettes, les langoustes et les crabes, et certains céphalopodes (poulpes et seiches) ont un cycle de vie similaire et sont régulièrement capturés dans nos engins de pêche. Enfin, une multitude de zooplanctons divers et variés (copépodes, mysis, vers, isopodes etc) sont également capturés vivants.

Cet outil s’adapte également à l’étude de la biodiversité lacustre.

Mieux comprendre le stade larvaire du cycle de vie des espèces marines

La PCC est un formidable outil qui permet d’étudier et de mieux comprendre cette partie très peu connue du cycle de vie des espèces marines. La récente industrialisation des procédés de capture de post-larves, utilisables partout en mer, programmables si besoin, les rend utilisables dans le cadre de programmes de suivi et de recherche sur la biodiversité planctonique.

Les applications

Ouvrir de nouveaux terrains d’étude

L’accès aux post-larves grâce au savoir-faire d’Ecocean permet d’identifier « quand », « combien » et « quelles » sont les espèces de poissons qui reviennent coloniser les habitats côtiers pour alimenter les populations en place. Les engins sont adaptés à des échantillonnages réalisés en même temps dans des lieux différents ce qui renseigne sur les connectivités et la dynamique des populations. Les applications en matière d’amélioration des connaissances sont nombreuses et permettent d’ouvrir de nouveaux champs d’étude. Elles peuvent intéresser les laboratoires de recherche dont l’activité est orientée vers ces problématiques.

Les nouveaux axes de recherche pouvant utiliser la PCC sont nombreux.
On peut citer notamment :

L’inventaire et le suivi de biodiversité

La PCC a souvent permis de capturer des espèces présentes sous forme de post-larves qui ne sont pas recensées adultes dans le milieu (ex : poisson-lapin pêché régulièrement à l’île de la Réunion sous forme de post-larve). Ceci indique que la vision offerte par la capture semble plus fine que les recensements « classiques », et que certaines espèces arrivent mais ne trouvent pas – ou plus – leur habitat pour se développer. Cela peut aussi indiquer si elles sont en train d’envahir la zone.

La Prospective halieutique pour espèces démersales côtières

Si la quantité de post-larves n’est pas suffisante, la population peut ne pas se renouveler. La détection de l’éventuel déclin d’une population est trop souvent tardive alors que la PCC permet d’anticiper la perception de ce déclin et donc de le gérer plus rapidement. Cela passe entre autres par le développement d’indicateurs du recrutement suffisamment précoces mais également d’indicateurs de l’état de conservation du milieu marin par l’intégration de l’ensemble du peuplement de poissons.

L’ÉTUDE-DES-AIRES-MARINES-PROTÉGÉES-(AMP)

L’étude des Aires Marines Protégées (AMP)

Une AMP est un observatoire privilégié des conditions « normales » de vie d’un écosystème. L’abondance et la diversité des espèces qui recrutent autour d’une «AMP observatoire» témoin peuvent être comparées avec des zones moins riches ou dégradées. L’analyse des taux de recrutement de post-larves autorise l’inter- comparaison de deux AMPs (en termes d’efficacité), ou entre une zone de référence et une zone dégradée.

Favoriser la résilience

Ajouter régulièrement et de façon adéquate des juvéniles pré-grossis dans une zone récemment « protégée » permettrait d’accéder plus rapidement aux conditions d’équilibre (résilience). Cette augmentation de la résilience peut être réalisée en abondance, mais aussi en diversité.

FAVORISER-LA-RÉSILIENCE
ANALYSER-LA-CONNECTIVITÉ

Analyser la connectivité

Une étude des otolithes et du matériel génétique des post-larves permet d’acquérir des connaissances en termes de dynamique des populations des animaux marins. La connectivité entre les populations marines est un sujet de recherche qui intéresse les spécialistes, afin notamment de mieux estimer l’efficacité d’une AMP, et, plus généralement, de mieux la comprendre.